Colloque laïcité et diversité religieuse
Dimanche
14 juin 2015, rencontre solidaire entre
le Cap LC
(Coordination des Associations & Particuliers pour la Liberté
de Conscience),
lOmnium
des Libertés,
lEIFRF
(European Interreligious Forum For Religious Freedom) et
le CLIMS (Centre de liaison et d'information
concernant les mouvements spirituels).
Cette conférence publique tenue à Genève a
révélé des faits boudés par la presse
au sujet des groupes spirituels et des religions minoritaires en
France.
Un nombreux public a ainsi pu découvrir une conception très
particulière de la laïcité selon certaines instances
gouvernementales françaises.
Détail piquant : le colloque a eu lieu au Centre John
Knox, nommé d'après le grand réformateur écossais
qui, avec Jean Calvin, a contribué au développement
du protestantisme. Condamné pour un temps aux galères,
John Knox ne rejoignait cependant pas Calvin sur l'idée que
le fidèle ne doit pas résister à un souverain,
même tyrannique.
Ce qui nous rappelle que l'intolérance religieuse, un fléau
intemporel et universel, ne disparaîtra que le jour où
un dialogue interreligieux authentique s'établira enfin entre
toutes les religions, quelles qu'elles soient.
Le grand public n'est malheureusement pas informé
En France, il semble que depuis les attentats parisiens de janvier
dernier, l'intolérance religieuse ait changé d'orientation.
Délaissant pour un temps les groupes qualifiés de
sectes (malgré l'ingérence que constitue aujourd'hui
l'emploi de ce terme, selon l'article 9 de la Convention européenne
des Droits de l'Homme), certaines coutumes musulmanes sont maintenant
prises pour cible. Cependant, les représentants des religions
sont exclus du débat au nom de la laïcité !!!
Autre détail piquant : les zélateurs qui, il
n'y a pas si longtemps, n'hésitaient pas à opérer
des descentes (au petit matin) dans certaines communautés
spirituelles, semblent cette fois beaucoup moins courageux à
l'endroit des nouveaux boucs émissaires.
Un panel d'hommes de terrain et de spécialistes des religions
L'originalité du colloque genevois porte sur la diversité
des intervenants, cependant unanimes sur la recevabilité
du débat. En effet, le public apprend, de la voix de « baroudeurs »
présents sur le terrain français depuis des années,
une réalité qu'il ignore : la dangerosité
de faire partager ses croyances avec son prochain dans le pays même
des Droits de l'Homme.
Stupéfaite, l'assistance découvre que la liste des
sectes dangereuses publiée par des parlementaires français
en 1995 continue de miner des carrières et des réputations.
Et ce, malgré son abrogation officielle en 2005.
D'autre part, les intervenants suisses évoquent la notion
de la laïcité dans leur pays fédéraliste.
Notamment la récente révision de la loi cantonale
sur la laïcité à Genève, qui démontre
qu'il est tout à fait possible de concilier liberté
religieuse et laïcité.
Malgré les apparences, les temps changent ! Il est
donc important que les mouvements spirituels, quels qu'ils soient,
occupent maintenant le terrain et fassent entendre leurs voix. Sinon
les incendiaires continueront d'écrire l'histoire. En effet,
s'il est vrai qu'il n'y a pas de fumée sans feu, n'oublions
jamais qu'il existe bel et bien des incendies criminels !
Du côté français, se sont exprimés
M. Thierry Bécourt, Président CAP LC,
M. Jacques Dubreuil de l'Omnium des libertés,
M. Jean-Luc Martin Lagardette, journaliste et essayiste et
M. Eric Roux de l'EIFRF.
Parmi les orateurs suisses romands figuraient
M. Maurice Gardiol, membre du Comité de la Plateforme interreligieuse
de Genève,
M. Jean-Claude Kolly, Président du CLIMS,
le Rév. William McComish, ancien doyen de la cathédrale
de Genève,
M. Ireneo Namboka, Conseiller à l'Institut des Nations unies
pour la formation et la recherche,
Me Yves Nidegger, avocat, Conseiller national et
M. Hafid Ouardiri, Directeur de la fondation de l'Entre-connaissance.
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